„La mafia uccide, il silenzio pure.“ — Peppino Impastato

Les Contes Méditerranéens

Bonjour!

Avec ce billet nous commençons une revue « plus ou moins » hebdomadaire en vous proposant à chaque fois des contes faisant partie de la tradition populaire de la Méditerranée.
Aujourd’hui nous démarrerons en vous proposant quelques contes courts de Giufà (ou Djeha) et de Nasreddine Hodja.

[Les deux contes qui suivent sont extraits de « Contes des sages et facétieux Djeha et Nasreddine Hodja » recueil publié par Jean Muzi chez les éditions SEUIL – En Italie Publié chez « L’ippocampo »]


Se lever tôt

Djeha faisait souvent la grasse matinée.

– Tu devrais te lever plus tôt, lui conseilla son oncle. Djeha tresor

– Pourquoi?

– Parce que cela porte chance. Un jour où je m’étais levé à l’aube j’ai trouvé sur le chemin une bourse remplie d’or que quelqu’un venait de perdre.

– Comment sais-tu qu’elle n’avait pas été perdue la veille au soir?

– J’en suis sûr car j’étais passé par là un peu avant minuit. C’était la pleine lune, je l’aurais vue.

– Alors celui qui avait perdu sa bourse s’était levé encore plus tôt que toi.

– Oui.

– Se lever tôt ne porte donc pas chance à tout le monde, conclut Djeha.


Le repas du caftan

nasreddine vraiL’homme le plus fortuné de la ville avait organisé un banquet auquel tout le monde était convié. Nasreddine Hodja s’y rendit. Il était vêtu si pauvrement qu’on lui refusa l’entrée.

Il alla aussitôt emprunter à un ami un caftan en brocart d’or. Cet habit magnifique lui donna soudain noble allure. Il se présenta à nouveau à la porte de la riche demeure et cette fois on le laissa entrer.

Il s’installa parmi les convives. Les mets les plus délicats venaient d’être servis. Il s’en dégageait un fumet qui aiguisa l’appétit de Nasreddine. Mais au lieu de commencer à manger, il avança son bras vers un des plats et l’y plongea. Puis s’adressant à la manche de son caftan qui baignait dans la sauce, il dit:

– Mange, mange, tu l’as bien mérité.

– Mais il est fou!, s’indignèrent plusieurs convives.

– Pas du tout, répliqua Nasreddine. Ce n’est pas moi qu’on a laissé entrer ici, c’est mon caftan. Ne trouvez-vous pas normal qu’il mange aussi?

 

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